Cette petite chose est une naissance ; la première brique d'un édifice qui tiendra sûrement plus de la tour maudite instable qu'on voit, là-haut, sur la colline qu'autre chose, mais qui aura le mérite d'exister : un blog sur lequel je livrerai mon analyse, superficielle mais sourcée, du paysage politique français contemporain, plus précisément en ce qui concerne l'équilibre (si tant est que ce mot ait du sens dans ce contexte) gauche-droite. Avertissement : je suis un gauchiste convaincu, et je souhaite voir, d'une manière ou d'une autre, mes idées prévaloir au détriment de celles de droite (qui, de toute façon, prévalent actuellement elles-mêmes au détriment de tout un tas de choses, à commencer par le bien commun - mais on y reviendra). Les propos tenus en ces lignes représentent mon opinion, basée sur les faits et la logique mais aussi sur mes valeurs et ma vision du monde, et n'engagent donc que moi.
À l'heure où, à l'approche de l'élection présidentielle française de 2022, la droite, et l'extrême-droite en particulier, semble souffrir d'une sorte de "syndrome de la gauche" qui la voit incapable de s'unir sous l'étendard d'un·e seul·e candidat·e, il me paraît important de rappeler que cette apparente division est inversement proportionnelle à son uniformisation idéologique au caractère "décomplexé", comme dirait l'autre. Entre Marine Le Pen qu'il n'est guère besoin de présenter et qui, semblant se "ramollir" d'après les propos d'un certain ministre en exercice, est probablement la grande perdante à ce jour du jeu médiatique d'extrême-droite (une situation qui nous aurait parue inouïe il n'y a pas si longtemps), Éric Zemmour qui a fait du dog-whistling dans les fréquences audibles à la Donald Trump sa marque de fabrique, Valérie Pécresse qui reprend sans vergogne les slogans du Front National de l'époque où celui-ci séduisait encore son électorat, et enfin la majorité "ni de gauche ni droite" ayant au sein de son gouvernement le susmentionné Darmanin et son amour bien connu du cosmopolitisme, nous voilà servis en termes de présidentiables se disputant la propriété de la frontière droite de l'échiquier politique français.
Compte tenu maintenant de ce que nos chers médias, Vincent Bolloré en tête, aiment à nous laisser envisager comme perspectives, et de leur efficacité pour faire de ces dernières une réalité, il paraît raisonnable de supposer que le second tour sera "droite-droite"... point. Là commencera la grande mascarade de doigts pointés et d'appels à "faire barrage", chacun déshumanisant son adversaire à grand renfort d'évocation de "rempart contre la barbarie". Ce ne sera, bien évidemment, que foutaise : si survient effectivement ce moment-là, nous aurons déjà perdu. À quoi ferait-on barrage quand tous proposent, au fond, le même projet de société ? Qu'importe la sauce, quand on finira de toute façon par être mangé ?